Pierre Saint-Germier (CNRS, STMS) on “Guernica, les martiens, et nous. Qu’est-ce qui ne va pas avec l’empirisme esthétique ?”

January 2023, Monday 23rd, 3:00pm to 5:00pm

Venue: Institut Jean Nicod, Salle de réunion, 29 rue d’Ulm, 75005 Paris (you can enter also from 24 rue Lhomond)

Abstract: Selon l’empirisme esthétique, seules les caractéristiques des œuvres d’art accessibles à la perception sensorielle peuvent être esthétiquement pertinentes. En d’autres termes, il ne peut pas y avoir de différence esthétique entre deux œuvres sans une différence perceptible. Bien que communément accepté dans les premiers temps de l’esthétique analytique, l’empirisme esthétique a été la cible d’objections classiques fondées sur des expériences de pensée montrant que des œuvres d’art perceptiblement indiscernables peuvent différer sur le plan esthétique, à l’instar des Guernicas de Walton. En particulier, cette littérature exploite trois types de différences entre les œuvres d’art perceptiblement indiscernables qui peuvent expliquer les différences esthétiques : catégoriques (relatives aux catégories d’art waltoniennes), provenantielles (relatives aux circonstances historiques de production) ou génératives (par rapport aux moyens de production). Comme dans toute expérience de pensée philosophique, la fiabilité des intuitions suscitées reste une question empirique que nous abordons ici avec les méthodes de la philosophie expérimentale. Nous rapportons une étude menée pour déterminer si les intuitions suscitées par les expériences de pensée anti-empiricistes sont robustes et, en particulier, identifier quel type de propriété alternatif (catégoriel, provenantiel ou génératif) serait (le cas échéant) plus apte à figurer dans la base d’une thèse de survenance esthétique valide. Nos résultats montrent dans l’ensemble que les intuitions des anti-empiricistes sont beaucoup moins robustes qu’on ne pouvait le penser, en particulier lorsque les évaluations esthétiques sont soigneusement distinguées des jugements de valeur artistique. On spéculera également sur la résistance particulière de la beauté, comme propriété esthétique spécifique (par opposition avec la propriété esthétique d’intensité, par exemple) aux expériences de pensées anti-empiristes, du point de vue d’une conception dualiste ou pluraliste des propriétés esthétiques.

According to aesthetic empiricism, only those characteristics of works of art that are accessible to sensory perception can be aesthetically relevant. In other words, there can be no aesthetic difference between two works without a perceptible difference. Although commonly accepted in the early days of analytic aesthetics, aesthetic empiricism has been targeted by classical objections based on thought experiments showing that perceptually indistinguishable works of art can differ aesthetically (e.g., Walton’s three-dimensional Guernicas). In particular, this literature exploits three types of differences between perceptually indistinguishable works of art that can account for aesthetic differences: categorical (relative to Waltonian categories of art), provenancial (relative to historical circumstances of production), or generative (relative to the means of production). As in any philosophical thought experiment, the reliability of the elicited intuitions remains an empirical question that we approach here with the methods of experimental philosophy. We report on a study conducted to determine whether the intuitions elicited by anti-empiricist thought experiments are robust and, in particular, to identify which alternative property types (categorical, provenantial, or generative) are more likely to figure in the basis of a valid aesthetic supervenience thesis (if any). Overall, our results show that anti-empiricist intuitions are much less robust than one might have thought, especially when aesthetic evaluations are carefully distinguished from artistic value judgments. We will also speculate on the particular resistance of beauty, as a specific aesthetic property (for instance as opposed to the aesthetic property of intensity) to anti-empiricist thought experiments, from the point of view of a dualistic or pluralist conception of aesthetic properties.

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